Pour une révision technologique des industries sur galets du Paléolithique inférieur de la région bolognaise : approche techno-économique aux assemblages lithiques de Bel Poggio, Monte Poggiolo, Romanina Bianca et Romanina Nera

Des publications précédentes parlent de dizaines de sites localisés en Emilie Romagne (Italie) considérés chronologiquement parlant comme appartenant à la phase la plus ancienne du Paléolithique inférieur sur la base de considérations purement typologiques. L’objectif de ce travail est de procéder à la révision des industries lithiques de certains de ces sites avec une approche méthodologique basée sur le concept de chaîne opératoire. L’étude est géographiquement circonscrite la zone de Bologne et de Forli. La dissertation est structurée deux parties principales. La première après des considérations d’ordre épistémologiques et méthodologiques concernant l’étude du Paléolithique inférieur. Elle retrace également l’historique du débat relatif aux éolithes et dresse l’état des lieux concernant les diverses méthodologies élaborées afin d’identifier les géofacts. En effet, du fait de la composition des industries (mélangés à des géofacts) il s’est avéré nécessaire mettre en place une méthode d’identification des géofacts. Le concept de clé dichotomique emprunté à la biologie végétale a été appliqué aux industries lithiques grâce à la combinaison des variables caractérisant les industries lithiques selon la méthode de percussion utilisée. La deuxième partie revient sur le débat relatif au premier peuplement de l’Europe, le contexte général du Paléolithique inférieur européen en rappelant les données archéologiques, paléoenvironnementales et chronologiques. Une partie plus approfondie est réservée à l’Italie. En plus de l’application de la clé dichotomique, une activité expérimentale avec les techniques de percussion directe et bipolaire a été menée pour les sites de Monte Poggiolo, Bel Poggio, Romanina Bianca, Cava i laghi avec matériel en provenance de l’environnement immédiat des sites afin de mieux cerner les caractéristiques morphotechnologiques des industries étudiées. L’âge chronologique de certains sites (Romanina Bianca) est sérieusement compromis par les caractéristiques morpho-techniques de leurs industries qui les placent dans des périodes plus récentes. Et la comparaison des techniques mises en œuvre dans ces sites avec d’autres sites présumés contemporains (après reconsidération techno-typologique) permet de mettre en évidence une certaine homogénéité des connaissances techniques mais aussi des choix imposés par la nature de la matière première exploitée. Par contre d’autre site de référence ( Bel Poggio) du Paléolithique inférieur de l’Italie voit leur industrie redéfinie et leur effectif se réduire drastiquement du fait de la présence de géofacts. Cette dissertation n’est que l’ébauche de tout un travail qui doit être fait pour replacer le Paléolithique inférieur et moyen de l’Italie dans un cadre chrono-technologique mais aussi paléoenvironementale mieux définis. L’autre axe de recherche à exploiter concerne très probablement les modalités d’occupation du territoire afin de définir des modèles de subsistance et d’organisation sociale sur la base des données relatives à la variabilité technologique, et la distribution des ressources.