Dans le traité sur les passions de l’âme Thomas d’Aquin aborde le problème de la hiérarchie des plaisirs des sens: est-ce que les plaisirs de la vue, le plus noble des sens selon Aristote, sont les plus grands, ou bien les plaisirs du tact sont-ils plus forts? Le problème trouve place à l’intérieur d’une ample réflexion sur le plaisir, qui a radicalement bouleversé la façon traditionnelle d’aborder ce sujet. En effet, dans la culture médiévale le plaisir, et surtout le plaisir des sens, a été toujours associé à la notion de péché: à la suite des Pères de l’Eglise, les théologiens du XIIe siècle ont décrit le procès de développement du péché comme un parcours qui commence par les sens (les portes du péché), se poursuit avec le plaisir et aboutit à l’adhésion de la volonté à l’acte coupable. Au contraire, selon Thomas le plaisir n’est pas nécessairement un péché; il est une passion de l’âme, un mouvement tout à fait naturel, qui nait à la suite des sensations et qui est lié à la constitution psychophysique de l’homme. On ne peut plus évidemment parler des sens comme des portes du péché, mais on peut les analyser d’un point de vue strictement naturel, à la lumière des données ‘scientifiques’ fournies par Aristote : dans ce contexte, la question de la hiérarchie des plaisirs peut trouver une solution sur le plan psychologique avant que sur le plan éthique.

Le plaisir des sens. Analyse psychologique et discours moral

VECCHIO, Silvana
2015

Abstract

Dans le traité sur les passions de l’âme Thomas d’Aquin aborde le problème de la hiérarchie des plaisirs des sens: est-ce que les plaisirs de la vue, le plus noble des sens selon Aristote, sont les plus grands, ou bien les plaisirs du tact sont-ils plus forts? Le problème trouve place à l’intérieur d’une ample réflexion sur le plaisir, qui a radicalement bouleversé la façon traditionnelle d’aborder ce sujet. En effet, dans la culture médiévale le plaisir, et surtout le plaisir des sens, a été toujours associé à la notion de péché: à la suite des Pères de l’Eglise, les théologiens du XIIe siècle ont décrit le procès de développement du péché comme un parcours qui commence par les sens (les portes du péché), se poursuit avec le plaisir et aboutit à l’adhésion de la volonté à l’acte coupable. Au contraire, selon Thomas le plaisir n’est pas nécessairement un péché; il est une passion de l’âme, un mouvement tout à fait naturel, qui nait à la suite des sensations et qui est lié à la constitution psychophysique de l’homme. On ne peut plus évidemment parler des sens comme des portes du péché, mais on peut les analyser d’un point de vue strictement naturel, à la lumière des données ‘scientifiques’ fournies par Aristote : dans ce contexte, la question de la hiérarchie des plaisirs peut trouver une solution sur le plan psychologique avant que sur le plan éthique.
2015
978-2-8124-3683-3
Cinque sensi, piacere, passioni dell'anima, etica medievale
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