L’Homme de Néandertal et ses comportements ont fait l’objet de nombreuses études qui ont mis en évidence une série de caractères anatomiques propres (caractères dérivés ou autapomorphies) et permis l’attribution de nombreux restes humains à cette espèce. Une quarantaine de sites ont livré en Italie des restes humains ou des éléments permettant d’inférer le comportement des néandertaliens. Grâce à l’étude approfondie des mandibules néandertaliennes immatures à travers l’utilisation de la morphométrie linéaire et géométrique, nous proposons dans ce travail une révision de la mandibule d’Archi 1 découverte en Calabre dans les années 1970 et âgée d’environ 3 ans. L’échantillon de comparaison est composé de 20 mandibules infantiles d’Homo neanderthalensis et 44 d’hommes modernes, classées en 5 groupes en fonction de leur stade d’éruption dentaire. L’analyse de ces spécimens se base sur la comparaison d’une vingtaine de mesures et des contours symphysaires par l’analyse de Fourier elliptique. Les résultats obtenus montrent que la mandibule d’Archi 1 s’intègre dans la variabilité des enfants néandertaliens au niveau dimensionnel mais également morphologique. Ses dimensions sont néanmoins plus importantes que celles des enfants néandertaliens du même stade de développement dentaire et elle a une conformation au niveau de la symphyse aussi différente. Malgré son jeune âge, Archi 1 présente déjà une morphologie retrouvée chez des enfants néandertaliens plus âgés, et évoque donc un exemple de mise en place des caractères néandertaliens très tôt lors de l’ontogénèse post-natale.
La mandibule d’Archi 1: Étude morphologique et morphométrique détaillée d’un néandertalien immature
ARNAUD, Julie Marie Margot
2015
Abstract
L’Homme de Néandertal et ses comportements ont fait l’objet de nombreuses études qui ont mis en évidence une série de caractères anatomiques propres (caractères dérivés ou autapomorphies) et permis l’attribution de nombreux restes humains à cette espèce. Une quarantaine de sites ont livré en Italie des restes humains ou des éléments permettant d’inférer le comportement des néandertaliens. Grâce à l’étude approfondie des mandibules néandertaliennes immatures à travers l’utilisation de la morphométrie linéaire et géométrique, nous proposons dans ce travail une révision de la mandibule d’Archi 1 découverte en Calabre dans les années 1970 et âgée d’environ 3 ans. L’échantillon de comparaison est composé de 20 mandibules infantiles d’Homo neanderthalensis et 44 d’hommes modernes, classées en 5 groupes en fonction de leur stade d’éruption dentaire. L’analyse de ces spécimens se base sur la comparaison d’une vingtaine de mesures et des contours symphysaires par l’analyse de Fourier elliptique. Les résultats obtenus montrent que la mandibule d’Archi 1 s’intègre dans la variabilité des enfants néandertaliens au niveau dimensionnel mais également morphologique. Ses dimensions sont néanmoins plus importantes que celles des enfants néandertaliens du même stade de développement dentaire et elle a une conformation au niveau de la symphyse aussi différente. Malgré son jeune âge, Archi 1 présente déjà une morphologie retrouvée chez des enfants néandertaliens plus âgés, et évoque donc un exemple de mise en place des caractères néandertaliens très tôt lors de l’ontogénèse post-natale.I documenti in SFERA sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.